L’une des difficultés majeures rencontrées en expertise médicale dans le domaine du traumatisme crânien léger est la discordance qui peut apparaître entre les troubles neuropsychologiques ressentis par le patient et l’absence de lésions cérébrales visibles en imagerie.
Après un traumatisme crânien léger, il est, en effet, possible qu’il n’y ait pas de lésions cérébrales visibles sur le scanner ou l’IRM malgré des troubles neuropsychologiques ressenties par le patient et objectivement constatés.
Cela n’est pas surprenant dans la mesure où les lésions axonales diffuses qui sont des lésions de cisaillement de la substance blanche provoquées par les forces d’accélération / décélération brutales sont souvent mal visualisées par les examens traditionnels (tomodensitométrie, IRM).
Cette situation pose une difficulté majeure dans le domaine de l’indemnisation des victimes de traumatismes crâniens légers ou modérés. En effet, la plupart du temps, les experts ont tendance à balayer le dossier d’un revers de manche au motif qu’il n’y a pas de lésions cérébrales visibles en imagerie et cela même si une réelle souffrance cérébrale été constatée.
Les récents progrès réalisés dans le domaine de l’imagerie médicale vont peut-être permettre de lutter contre cette difficulté que tous les avocats spécialisés dans le traumatisme crânien connaissent bien.
En effet, un article paru dans la revue RESURGENCES de Juin 2017 (Revue de l’Union nationale des associations de familles de traumatisés crâniens sur le Traumatisme Crânien et la cérébrolésion) mentionne l’existence d’un travail de thèse soutenu par l’UNAFTC actuellement conduit par Antoine DRIEU dans l’équipe du professeur Denis VIVIEN au centre d’imagerie Cyceron à CAEN. Il s’agit d’une recherche menée sur des souris ayant pour objet la mise au point d’une technique d’imagerie qui permet de rendre visible des lésions cérébrales provoquées par un traumatisme crânien léger mais non décelées par les examens classiques actuels.
Ce travail préclinique pourrait s’il est ensuite validé chez l’homme, fournir une piste pour expliquer la contradiction inexpliquée jusqu’à présent : pas de dégât cérébral apparent mais des troubles et difficultés habituellement qualifiés de « handicap invisible » chez de nombreux traumatisés crâniens.